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« Back to the roots » : la sélection musicale du « Monde Afrique » #179

Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, direction la Côte d’Ivoire, le Nigeria et le Cap-Vert en compagnie des artistes reggae Tiken Jah Fakoly, Nai-Jah et Mo’kalamity.
« Justice », de Tiken Jah Fakoly
Pas de cuivres ni de skank, ce contretemps propre au reggae. Mais de la kora, du violon soku, du ngoni, du balafon… Pour son seizième album, Acoustic, paru mi-février, l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly, 55 ans, a fait le choix de revisiter vingt-sept ans de discographie, de Mangercratie (1996) à Braquage de pouvoir (2022), à travers treize titres emblématiques (plus un inédit, Arriver à rêver) joués avec les instruments traditionnels de la musique mandingue.
« Je rêvais depuis longtemps d’un album acoustique, explique le chanteur. Comme un retour nécessaire à la tradition, une façon aussi de mettre les voix en valeur. » L’occasion d’inviter d’autres talents à interpréter ses morceaux aux paroles simples et à la portée universelle, tels les Français Naâman sur Plus rien ne m’étonne et Mathieu Chédid sur Ouvrez les frontières, ou encore le Jamaïcain Horace Andy et le Brésilien Chico César sur Africain à Paris.
« Home Sweet », de Nai-Jah & The Kwenu Band
Après un premier single, Against All Odds, dans la plus pure tradition reggae, le Français Nai-Jah s’est autorisé un pas de côté avec Home Sweet, deuxième extrait de son troisième album, Democrazy, prévu mi-mai. Dans ce morceau ensoleillé et positif où résonnent les cuivres et qui lorgne clairement vers les sonorités afro-caribéennes, l’artiste, né de parents franco-nigérians et qui a passé son enfance à Lagos, chante le retour aux racines épaulé par son Kwenu Band, le groupe qui l’accompagne depuis 2011 et qui a troqué la basse contre un soubassophone, un énorme instrument à vent bien connu des amateurs de fanfare.
Pour autant, ce titre plein de bonnes ondes et d’insouciance ne doit pas faire oublier l’engagement de Nai-Jah, qui a publié le 1er mars le morceau Ceasefire Now, en compagnie du Mexicain Lengualerta et du Britannique Alpha Steppa, pour appeler à la fin de la guerre dans la bande de Gaza.
« Mundo », de Mo’kalamity
Le grand public l’avait découverte en 2018 au côté de Tiken Jah Fakoly sur le morceau Le Pouvoir. Chanteuse et compositrice française originaire du Cap-Vert (où elle est née sur l’île de Santiago avant d’arriver en région parisienne à l’âge de 5 ans), Monica Tavares alias « Mo’kalamity » vient de faire paraître son cinquième album, Shine, le 1er mars.
Elle y déploie au fil de onze morceaux chantés majoritairement en anglais le reggae roots forgé depuis plus de vingt ans avec son groupe, The Wizards, et approfondi en 2018 avec le légendaire duo jamaïcain Sly & Robbie sur leur album commun, One Love Vibration. Si ce nouvel opus a été en partie enregistré à New York, où Mo’kalamity a choisi de changer d’air et de se ressourcer après les périodes de confinement liées à la pandémie de Covid-19, il comporte un titre en portugais, Mundo, qui rappelle ses racines cap-verdiennes.
Retrouvez tous les coups de cœur musicaux de la rédaction dans la playlist YouTube du Monde Afrique.
Fabien Mollon
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